« Détruite. J'étais détruite depuis que tu n'étais plus là. Parti. Ce mot me hantait. Je ne savais plus si je devais me lever, m'habiller, manger, sourire, pleurer, vivre. Je sombrais. La chambre était si vide et froide sans ta présence. Voilà ce qui me manquait, une présence. La tienne. Au début j'avais essayé, de la remplacer. Ils ont défilé dans cette chambre, m'apportant chacun leur tour un peu de réconfort. Mais, les choses n'ont jamais été les même qu'avec toi. Je pensais qu'ils me sauveraient, mais ils m'enfoncaient encore plus. Aucun ne parvenait à me rendre heureuse comme tu le faisais. Ils passaient, ils tiraient leur coup et repartaient. Tous des cons. Tout était faux et surfait, aucun sentiment. Rien de vrai, rien de réel. Juste la souffrance.
Les rideaux tirés, le noir, l'odeur de cigarette, et Jean Ferrat en fond, parfois Chopin ou Bach. Peu m'importait. Tu étais loin et chaque jour je rêvais de te voir revenir. J'espérais que tu allais passer la porte de l'appartement, comme avant, comme quand tu vivais encore ici, ton sourire ravageur qui ensoleillait mes soirées. C'était si simple, si beau. Peut-être un peu trop ; utopique. On disait que ça durerait toute la vie, et puis tant pis. Tout était fini, terminé, classé. Où étais-tu à cette heure ? Avec une autre ? A l'autre bout du monde ? En train de te tapper des putes ? La moindre pensée me faisair mal.
Ca n'est qu'après, bien plus tard, que j'ai su. Un beau jour quand ton visage a réapparu, comme si de rien n'était. Comme si la dernière fois avait été la veille. J'ai senti le bonheur et la vie m'envahir à nouveau. J'ai respiré. Pour la première fois depuis des mois. Tu étais là, et je n'ai rien demandé, je m'en foutais au fond. Mais c'est toi qui as parlé le premier. Tu m'as raconté, et moi, je me suis sentie idiote d'avoir douté. Je m'étais bien trompée... »
N'allez pas penser que je revienne, car ce n'est pas le cas. C'est juste que, ce passage me fait frémir. C'est pourtant moi qui l'ai écrit. C'est moi qui ai écrit ce passage de cette histoire. Vous ne la lirez jamais, pauvres de vous, mais donnez moi quand même votre avis sur ce passage. Et allez donc écouter Plans (acoustic) - Bloc Party .