samedi 18 décembre 2010

Devil in a new dress

Voici ce qui sera probablement le dernier billet de ce blog.
Photo: copyright MMC. Si vous vous servez, ayez au moins l'obligeance de prévenir, comme pour toutes les autres images du blog.
Le texte est également de moi, en collaboration avec mon amie MP. Considérez le comme un prologue, le début d'une histoire, qui deviendra peut-être, un jour, un livre.

Quelqu'un m'a dit

Le dix-sept décembre deux mille seize, le soleil d'hiver se couche lentement sur Trafalgar Square et Nothumberland Avenue, à Londres. L’effervescence qui règne sur la place ne faiblit pas. Le début de l'hiver se fait sentir. De faibles rayons de lumière se heurtent sur le vieil immeuble de briques rouges. Ils s’y abattent, dans un dernier effort. Ils viennent s'écraser sur la fenêtre du quatrième étage, celle qui est arrondie, et illuminent un salon vide et silencieux. Un silence de plomb règne ici. Même le tourne disques qui trône sur la console noire à l'entrée n'émet pas le moindre bruit.
Un petit bruit de métal vient soudain perturber ce calme. C'est le bruit d'une clé. La clé qui tourne dans la serrure. La porte s’ouvre doucement, laissant apparaître deux silhouettes  dans l’embrasure. La première s’engage dans la pièce, entrainant avec elle une valise volumineuse qu'elle abandonne bien vite dans un coin. Elle s'était pourtant promis de l’alléger cette année. Ses cheveux bruns lui tombe sur le visage. Tout comme son jean déchiré, d’ailleurs. Il est un peu grand depuis quelques années maintenant. La seconde silhouette entre à son tour, faisant claquer ses talons sur le vieux parquet. La lumière se reflète dans sa crinière rousse, et un sourire imperceptible se dessine sur ses lèvres. La valise est déjà oubliée. Exténuées, elles se dirigent toutes deux vers le sofa de cuir capitonné. Ce sofa usé. La petite brune passe une main dans ses cheveux et se laisse tomber sur le canapé. Elle soupire. La grande rousse saisit le courrier, le trie en deux tas distincts: le sien, au nom d'Elliot, et celui de son amie, qui répond au prénom d'Emilie-Rosalie. Elle tend le tas qui lui revient à Lyly, qui le jette immédiatement sur la table basse, à côté d'un cendrier de fer. Le courrier attendra. Le monde réel attendra. Il ne s’écroulera pas. Du moins, pas pour quelques minutes de plus sans elle.
La jolie rousse pose sa veste. Elle s'enfonce dans le sofa, retire ses talons et attrape un magazine. La petite brune se lève dans un bond et se dirige vers l’immense étagère sur laquelle sont rangés des centaines de vinyles et de Cd’s, derrière le sofa. Elle effleure les tranches du bout des doigts. Il s'agit de bien choisir. Elle veut choisir le bon. Le bon groupe. Le bon album. Le bon morceau. Elle hésite un instant puis arrête son doigt sur Jack’s Mannequin. C'aurait pu être les Clash, ou encore les Pink Floyd. Mais non. Aujourd'hui ce sera Jack’s Mannequin qu'elle choisit. Elle dépose le vinyle sur le tourne disques, allume une cigarette, puis se retourne vers Elliot dans un sourire lorsque les premières notes de Dark Blue viennent troubler le silence. Son amie sourie aussi. Un vrai sourire, sincère. C'est elle qui a fait  découvrir cette chanson à Lyly-Rose quelques années auparavant. Ses yeux croisent ceux de son amie et s'y accrochent. Remarquez, on pourrait même la considérer comme sœurs. Le sourire d'Elliot s'étend encore.
« Ca fait du bien d’être chez soi, lui lance t-elle. Ca fait du bien d’être chez nous. » 

mercredi 24 novembre 2010

Echoes from the other world turn horizons into endless ever present

Il est dix-neuf heures trois, depuis plusieurs heures déjà, de jolis flocons blancs tourbillonnent dans le ciel. Novembre touche à sa fin et ce sont là les premiers signes de l'hiver. Ils descendent comme des cadeaux dans la lumière des réverbères, dans le froid poignant, ce froid qui vous attrape et vous enserre pour vous plonger dans un état presque second, qui vous éloigne de la réalité. Du haut du belvédère, on peut distinguer une forme floue sous la lumière du bas, ou plutôt deux, deux formes floues. Deux personnes. D'ici, on peut percevoir des éclats de rire, c'est l'unique musique qui anime la rue, le seul signe de vie qu'on puisse discerner dans la nuit qui est déjà-là.
On pourrait les espionner, les épier, les surveiller, ils pourraient être suivis, mais de ce que l'on peut voir, cela leur importe peu. Ces deux personnes ont l'air d'être heureuses, et vivantes surtout, vivantes. C'est beau, la vie. La vie, ça n'est pas seulement se lever le matin, aller travailler, manger puis dormir. Non, la vie est un ensemble d'événements, de faits, de moments, de souvenirs, de sentiments. La vie est un tout, et pour se sentir vivant, il faut éprouver des sentiments. Pas seulement l'amour ou l'amitié, il faut aussi de la haine, de la peur, de tout.
Plus bas les choses se calment, les rires ont cessé. En baissant la tête, on peut observer ce qu'on pourrait appeler une étreinte. De celle-ci se dégage quelque chose de fort, de poignant, un sentiment de sécurité. On pourrait dire que ces deux personnes se protègent l'une et l'autre, elles se protègent de l'autre, d'elle-même, de l'extérieur, de leurs peurs. L'étreinte se mue en baiser. La clef vers le bonheur est ici.


" Pour qu'un baiser soit bon, il faut qu'il signifie quelque chose. Il faut qu'il vienne de quelqu'un qu'on ne peut pas se sortir de la tête. Et de cette façon, au moment où les lèvres se touchent, on le ressent partout. Un baiser si torride et si fort qu'on ne voudrait jamais reprendre sa respiration. On ne doit pas rater sont premier baiser, croyez-moi vous le regretteriez. Parce que, quand vous aurez trouvé la bonne personne, ce baiser, ce sera tout." Grey's Anatomy, saison 2, épisode 7, Alex Karev.

samedi 6 novembre 2010

We are the people who rule the world

05:28 PM. La nuit tombe. Par la fenêtre, rien de plus qu'une étendue d'herbe qu'on distingue à peine, et les phares des voitures qui brillent au loin à travers les arbres. La température est basse, la nuit, mais la journée le temps reste agréable, le soleil est encore au rendez-vous. La dernière année de lycée et belle est bien entammée. Remplissage de l'inscription au bac et pourtant, la musique est au volume maximal. Rien ne change, en fait. On grandit, dans sa tête et physiquement, nos pensées changent, nos projets restent flous, on se sent perdus. On l'est. De nouvelles amitiés fleurissent depuis déjà deux mois, alors qu'on sait qu'elles prendront fin en juin, une fois le BAC passé. Ha, le BAC, qu'est-ce que c'est au fond ? Rien qu'un test. Des heures à écrire les fesses contre une chaise inconfortable dans l'espoir d'avoir des notes suffisament correctes pour prétendre à un avenir quelconque. Rien. Voilà, ce n'est rien. Ce n'est pas ça, qui réalisera nos rêves.
Cette fois il fait réellement noir à l'extérieur. J'ai dix-sept ans. Dix-sept ans et peur du noir. C'est peut-être bête, mais c'est comme ça. La lumière, la chaleur, me mettent à l'aise, font en sorte que je me sens protégée. Mais la protection absolue, je l'ai compris avec le temps, ça n'est pas ça. La protection absolue c'est de savoir que n'importe où, n'importe quand, tant que nos amis sont là, nous ne risquons rien. Je parle de nos véritables amis, vous savez, ceux que l'on "compte sur les doigts de la main". Il est difficile de les trouver, mais le plus dur reste de les garder près de nous. Les aléas de la vie peuvent bien les éloigner, ça ne changera rien. Où qu'ils soient, ils sont là, et je suis là. L'amitié fonctionne dans les deux sens. Il faut donner de soi pour recevoir de l'aide le jour où on en a besoin. L'amitié est un sentiment encore plus fort que l'amour. L'amitié, c'est le plus beau des sentiments.
Δ "Les amitiés de l'adolescence, rien ne peut en effacer complètement la trace dans notre coeur. Ce que nous avons de meilleur, nous le devons à la pureté et à la grandeur des sentiments qu'elles nous ont fait éprouver." ♥ Cette fille est mon bonheur.